L’ourson d’eau est capable de survivre aux conditions très hostiles du vide cosmique.
Le curieusement nommé ourson d’eau, ou tardigrade, est en réalité un être multicellulaire presque microscopique (entre 0,1 et 1,5 millimètre). Son corps est composé de 4 segments et doté en tout de 8 pattes terminées par des griffes (comme les pattes griffues des ours…). Pour vous donner une idée, voici à quoi il ressemble :
Quel est la particularité de cet animal ? Pour vivre, ces animaux ont besoin d’eau. Mais une quantité ridicule peut leur suffire, de l’ordre de quelques gouttes. Or, quand la concentration en eau est si faible, son évaporation est rapide. L’ourson d’eau doit donc être capable de survivre à l’évaporation de son milieu en attendant l’arrivée de nouvelles gouttelettes. Mais comment survivre à la disparition de son milieu de vie ? Grâce à un état de mort apparente. Le métabolisme de l’ourson d’eau s’arrête, ou du moins se ralentit au delà des limites mesurables. Il devient alors quasiment indestructible et immortel : on appelle cet état la cryptobiose.
Mais là ou le tardigrade fait très fort, c’est que cet état lui permet de résister à des conditions extrêmes de température, de rayonnement et de pression. Une expérience[1] a été menée l’année dernière par des cosmonautes[2]. Des oursons d’eau ont été exposés aux conditions très hostiles de l’espace, soumis, donc, aux rayonnements cosmiques, au vide et au froid absolu. A la fin des 10 jours d’exposition, 2% des oursons avaient survécu.
Ce qui est extraordinaire, c’est surtout cette résistance aux rayons UV. Vous savez les effets nocifs de ces rayons. Sur Terre, la couche d’ozone nous en protège, mais une exposition directe entraine une altération de l’ADN, provoquant des mutations en cascades. Vraisemblablement, si l’ourson d’eau survit à ces rayons, ce n’est pas grâce à un équivalent protecteur de la couche d’ozone. Il serait plutôt muni d’un mécanisme de réparation de l’ADN ! Ce mécanisme, qui est encore un mystère, pourrait nous apprendre énormément de choses et être utilisés notamment pour lutter contre le cancer (qui est, rappelons le, du à la prolifération de cellules à l’ADN altéré, donc mutantes)
Vous connaissez probablement une des théories de l’apparition de la vie sur Terre, qui consiste en un ensemencement depuis l’Espace, via des bactéries ultra résistantes voyageant à bord de météorites. Mais cette expérience prouve que des êtres complexes, multicellulaires, en seraient également capables. D’après un article de wikipédia sur la cryptobiose, l’ourson d’eau pourrait survivre à cet état pendant 8 ans. Ce qui est plutôt court pour voyager dans l’Espace. Mais nous ne sommes jamais au bout de nos surprises. Il existe probablement des êtres capables d’y survivre beaucoup, beaucoup plus longtemps…
Notes
[1] http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55967.htm
[2] donc, des Russes. Pour ceux qui l’ignorent, cosmonaute désigne exclusivement les russes. Les français se nomment spationautes, les américains astronautes, et les chinois taikonautes.