Ce serpent chasse à l’affût, et se sert d’un appât pour attirer la proie de sa proie !
Connaissez-vous la vipère à cornes ? Non, bande de galopins, ce n’est pas un serpent cocu[1]. Cette vipère, qui vit en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, doit son nom à deux écailles redressées au niveau de ses yeux (comme vous pouvez le voir sur la photo).
Ce serpent a un mode de déplacement assez curieux : il évolue latéralement, comme un crabe. Vous vous en doutez, ce n’est pas parce qu’il trouve la démarche plus sexy. En fait, cela lui évite juste de mourir de chaud. Petit rappel pour ceux qui regardaient à la fenêtre pendant les cours de bio : le serpent est un animal à sang froid, bien que le terme soit relativement impropre. Cela signifie que sa température interne n’est pas stable : elle est directement influencée par la température extérieure. De quoi carboniser, dans le désert africain qui avoisine régulièrement les 50°C. Le problème de la vipère à cornes, ce n’est donc pas le sang froid, mais le sang chaud, très chaud. Ce déplacement latéral lui évite un contact constant d’une partie de son corps avec le sable brûlant.
Cette méthode lui permet également d’atteindre une vitesse considérable, en évoluant par petits bonds, comme vous pourrez le noter dans la vidéo en fin d’article. On a toujours à l’esprit l’image du serpent sournois, qui avance tout doucement, sûr de lui. Dans le désert, il en va autrement. Mais rassurez-vous, la vipère à cornes n’est pas moins sournoise que ses camarades de nos contrées. Elle n’attaque pas ses proies en les coursant, comme on pourrait le croire en appréciant sa grande célérité, mais à l’affût, en se dissimulant dans le sable.
Oh elle n’attend pas là, comme ça, en priant pour que sa proie favorite (le gecko) passe à proximité. Non, elle est beaucoup plus rusée. La vidéo nous montre le processus. La vipère se camoufle sous le sable et laisse dépasser un bout de sa queue, simulant le brin d’herbe. Le gecko ne mange pas d’herbe ? Qu’à cela ne tienne. La fourmi, oui. Justement, en voici une qui approche, intéressée par le faux végétal. Le lézard se précipite, aussitôt gobé par la vipère à cornes qui sort de son trou.
C’est assez prodigieux. Elle simule la nourriture de la proie de sa proie. Si la vipère n’est pas intelligente, elle simule très bien !
Notes
[1] Comme dirait Coluche : votre mari vous fait cocu ? Vous avez de la chance, moi il me fait partout.